La Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé, vendredi 31 mars, l’entrée en vigueur de la nouvelle traduction du « Notre Père », dans toute forme de liturgie publique, le premier dimanche de l’Avent 2017.
Les catholiques ne diront bientôt plus « Ne nous soumets pas à la tentation », mais « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Cette modification du sixième verset du « Notre Père » entrera en vigueur le dimanche 3 décembre 2017, comme l’ont décidé les évêques de France réunis à Lourdes en Assemblée plénière de printemps.
Selon un communiqué, publié vendredi 31 mars par la Conférence des évêques de France (CEF), « l’entrée en vigueur de la nouvelle traduction du ’Notre Père’ dans toute forme de liturgie publique aura lieu le premier dimanche de l’Avent 2017», qui ouvrira, le 3 décembre, la nouvelle année liturgique.
La nouvelle traduction intégrale en français de la Bible liturgique avait été validée par le Vatican à l’été 2013, après dix-sept années de travail. Mais ce feu vert était resté sans effet jusqu’à ce jour en ce qui concerne la manière de réciter le « Notre Père ».
Des divergences de vues
Les nouveaux livres liturgiques devaient être utilisés à partir du 5 mars dernier, pour le 1er dimanche de Carême. Mais cette mise en œuvre avait été reportée, en raison de divergences de vues entre les Conférences épiscopales francophones et la Congrégation pour le culte divin à Rome.
La version actuelle du « Notre Père » est utilisée depuis 1966, à la suite d’un compromis œcuménique signé dans la foulée du concile Vatican II. Mais un problème était apparu d’un point de vue théologique à propos de la sixième demande : « Ne nous laissez pas succomber à la tentation » était devenu « Ne nous soumets pas à la tentation ».
En fait, le verbe grec « eisphérô » (Mt 6,13) qui signifie littéralement « porter dans », « faire entrer », aurait dû être traduit par « Ne nous induis pas en tentation » ou « Ne nous fais pas entrer en (dans la) tentation », ou encore « Ne nous introduis pas en tentation ».
Un nécessaire approfondissement théologique
Or la formulation de 1966 laissait supposer une certaine responsabilité de Dieu dans la tentation qui mène au péché, comme s’il pouvait être l’auteur du mal. Cette traduction pouvant prêter à confusion, il fallait donc un approfondissement théologique.
L’Église protestante unie de France (EPUdF), qui réunit luthériens et réformés, a elle aussi validé ce changement, lors de son synode national du printemps 2016.
Claire Lesegretain (avec AFP)